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L'Empereur et les Cosaques

Référence : COSAQUES

L'Empereur et les Cosaques

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L'Empereur et les Cosaques

Napoléon aimait à se rendre compte par lui-même de la situation des armées en présence, et préférait observer en personne les mouvements de l’ennemi, plutôt que d’écouter des rapports souvent incomplets. Cette habitude de général perfectionniste l’amenait à se trouver fort en avant de ses lignes, avec une très faible escorte.
Nous avons choisi la veillée du 2 décembre 1805 (ou plutôt, le matin d’Austerlitz) car cet épisode fut le plus célèbre, et eut de grandes conséquences sur le comportement des braves qui allaient gagner la plus glorieuse bataille de toute l’histoire militaire moderne.

2 décembre 1805, deux heures du matin … Le général Savary réveille Napoléon : on entend des coups de feu à l’extrême droite de la ligne, là où devra avoir lieu demain le grand choc de notre aile droite contre les Russes. L’Empereur saute à cheval immédiatement : « qu’on aille me chercher Soult, il nous faut approcher au plus près des camps ennemis, personne n’est foutu de m’en donner les limites avec précision ! »

Le Grand Ecuyer ajoute, à la petite reconnaissance, le chirurgien Yvan, prêt à secourir l’Empereur en cas de blessure, et pour plus de sûreté, un piquet de douze chasseurs du peloton d’escorte, bientôt rejoints par le maréchal Soult accompagné de deux aides de camp. On dévale la butte de Girzikowitz ; le sol est jonché de soldats endormis. L’Empereur, ébloui par le spectacle grandiose des feux des deux armées, s’aventure, comme hypnotisé entre les deux lignes : c’est alors qu’il donne dans un avant-poste de cosaques, qui se jettent sur lui aussitôt ; une charge rapide des chasseurs à cheval du piquet d’escorte, les met en fuite, mais tout le monde a eu très peur… très pâle, le Maître subit le reproche muet de ses compagnons, met pied à terre, et remet l’épée au fourreau. C’est à cet instant, que butant dans une souche, il se fait éclairer par la torche de paille d’un grenadier du 4ème de ligne qui s’appelait Archer ; tous les soldats alentours, reconnaissant leur Empereur font de même, et bientôt toute l’armée sera illuminée de milliers de torches, comme pour une fête magnifique et un hommage au chef adoré. Les Russes croient tout d’abord à une attaque nocturne, en entendant les cris de « Vive l’Empereur ». Puis sur le rapport des cosaques qui ont assailli Napoléon, l’Etat-Major d’Alexandre conclut que les Français brûlent leurs camps et battent en retraite en refusant le combat.

Napoléon avait failli être pris, ou tué par les Cosaques, mais cette circonstance dangereuse, avait été le début d’une extraordinaire manifestation d’enthousiasme, qui eut le double avantage de galvaniser nos troupes d’une part, et d’induire en erreur les observateurs ennemis d’autre part.