Vercingétorix

Référence : VERCINGETORIX

Vercingétorix (né aux environs de -80 sur le territoire des Arvernes, dans l'actuelle Auvergne, mort le 26 septembre -46 à Rome) est le fils du chef gaulois de la tribu des Arvernes, Celtillos. Il fédère la plupart des peuples gaulois et leurs chefs pour tenter de repousser l'envahisseur romain Jules César à la fin de la guerre des Gaules (-58 à -51).

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VERCINGETORIX

Lorsque les Etains du  Prince ont voulu illustrer nos deux mille ans d’Histoire, ils ont établi une liste des personnages les plus marquants de notre ère chrétienne. Pourtant, une entorse à la chronologie était nécessaire : il fallait commencer la légende de ces vingt siècles, par un homme qui naquit 72 ans avant J.C.. En effet, il paraissait  impossible de ne pas réaliser le premier de nos héros nationaux, le premier des rassembleurs du peuple "français", le chef gaulois Vercingétorix. Tans pis s’il ne vécut pas dans le premier millénaire, toujours est-il qu’il en était très proche, et nous avons voulu honorer celui que les historiens du XIXème siècle, considéraient comme le défenseur d’une liberté nationale écrasée par l’envahisseur étranger et les forces de la tyrannie.

De Vercingétorix lui-même, on ne sait que ce que son principal adversaire Jules César, a bien voulu en dire. Tous nos anciens livres d’histoire commençaient par nos ancêtres les gaulois. Qui étaient donc ces ancêtres gaulois ?. Il faut pour répondre à cette question s’en remettre à nouveau à César et à sa guerre des Gaules, mais on peut également considérer les témoignages des auteurs latins et grecs contemporains et les textes irlandais du Haut Moyen-Age ; les Gaulois sont des Celtes, mais tous les celtes ne sont pas des gaulois. Vercingétorix porte comme terminaison de son nom, une altération du mot latin Rex, qui signifie Roi. Ce qui prouve bien ses nobles origines : la traduction admise est : le grand roi des guerriersou le Roi des grands guerriers. Il est probablement né entre 82 et 74 avant notre ère, et contrairement à la légende il ne serait pas né à Gergovie, capitale du peuple arverne ; en réalité Gergovie n’était pas une ville de résidence mais une place fortifiée. Notre héros a sûrement vu le jour à la campagne, dans un grand domaine terrien, dont Celtill, son père, était le propriétaire.

On ne sait pas si Vercingétorix était son nom réel ou plutôt son surnom : il est vraisemblable que son patronyme gaulois était Celtillognatos, qui signifie fils de Celtill. L’influence des Arvernes est très grande à l’époque du roi Luern et de son successeur, Bituit, tous deux ancêtres directs de Vercingétorix. Ce peuple contrôle la route du vin et de l’huile jusqu’à la méditerranée, et soumet par la force une certain nombre de tribus qui deviennent des alliés : les Ruthènes, les Carduces et les Allobroges (aujourd’hui régions de Rodez, Cahors et Grenoble). La famille de Celtillos, puissante et riche, s’impose donc comme leader des peuples gaulois, au moment où Rome décida d’envahir notre pays ; Mais Celtillos veut le titre de Roi, et pour cette ambition, est condamné à mort et exécuté : Vercingétorix avait sans doute le désir de venger son père, en prenant la tête des guerriers arvernes et en organisant la résistance contre César, qu’il connaissait bien, et qui lui avait décerné le titre envié d’Ami de César. Le jeune chef s’initie à l’art de la guerre et apprend à lancer le javelot, à manier la grande épée de fer des gaulois, puis à pointer la lance et surtout à se servir de la fronde, une des armes les plus terribles utilisée par les Arvernes. Il muscle son corps, pratique la natation et l’équitation ; il est incontestablement un chef militaire et politique admiré et respecté, non seulement par ses soldats, mais aussi par ses adversaires. En 59, César est nommé proconsul des deux gaules, la Transalpine et la Cisalpine ; il écrase successivement les Helvètes, les Séquanes, les Nerves, les Atrèbates, les Vénètes et toutes les tribus belges, avant de faire face à Vercingétorix en 52, qui, après avoir soulevé toute la gaule Celtique, pratique la politique de la terre brûlée ; César met le siège devant Merdogne (Gergovie) à 12 kms au sud de Clermont-Ferrand, mais aussi devant Montferrand et au Puy de Chanturgue. Vercingétorix est vainqueur, ce qui provoque le ralliement des Eduens ; l’effectif des combattants gaulois mobilisés atteint, selon Diodore de Sicile, trois millions de guerriers, face à la Xème légion romaine, appuyée de deux légions cisalpines, de trois légions Illyriennes et de 4 000 cavaliers auxiliaires gaulois. Fin juin 52, César rejoint son lieutenant Labienus, qui vient de défaire les Parisii, et bloque Vercingétorix avec 80 000 hommes dans Alésia (actuellement Alise Sainte-Reine, en Côte d’Or), dans un oppidum situé au sommet du mont Auxois, complètement isolé entre les vallées de l’Oze et de l’Ozerain. La forteresse est entourée de murailles en pierres sèches, et César fait construire toutes sortes de retranchements, de palissades et de machines de siège. Une sortie de la cavalerie gauloise se solde par un désastre, car les Germains, alliés des Romains, sont aussi d’excellents combattants à cheval. Commios, roi des Atrébates, se porte sur Alésia avec      240 000 hommes, dont 8 000 cavaliers. Cette armée de secours est aux prises en septembre avec les légionnaires de Labienus. Lorsqu'il apprend que l’armée de secours a été battue, avant même de pouvoir intervenir, Vercingétorix, pour sauver ce qui reste de ses troupes, décide de se rendre à César, afin d’obtenir la grâce de la garnison. Il va se sacrifier, sort d’Alésia sur son cheval blanc, portant la torque d’or, insigne de son commandement et ses plus belles armes, qu’il va jeter aux pieds de César, devant lequel il va s’agenouiller. Celui-ci, plus tard, va le faire figurer dans son triomphe, selon la coutume des proconsuls de Rome. Puis il va l’emprisonner, et six ans après, en 46, le faire étrangler dans son cachot. Ainsi finit misérablement le premier de nos héros nationaux. Ce chef prestigieux, beau comme un Dieu, avait réussi l’exploit difficile, quand on connaît le caractère individualiste et indiscipliné des gaulois, de réunir toutes les nations celtes autour des Arvernes, pour réaliser enfin l’unité contre l’Envahisseur Romain.

Le XIXème siècle a reconnu Vercingétorix comme le plus grand des créateurs de la Nation Française ; en effet, c'est Napoléon III qui organisa les fouilles de Gergovie et fit élever par la suite le fameux monument en pierre de lave, au centre du Plateau, en hommage au héros qui symbolise la première grande tentative d'unification des peuples de notre patrie et qui fut l'artisan de la première véritable résistance à l'oppression étrangère. Vercongétorix, passionné de liberté nationale et d'indépendance politique, fut incontestablement le plus brave de nos chefs de guerre et le plus noble de nos hommes politiques.