Scéne Stratège (numérotée et limitée à 55 exemplaires)
Prononcer le nom de Napoléon, c'est évoquer peut-être l'homme de la pacification, du Code civil ou du Concordat, mais à coup sûr le chef de guerre, un des plus grands de l'Histoire !
À suivre certains érudits, Napoléon Bonaparte aurait livré davantage de batailles qu'Alexandre le Grand, Hannibal et César réunis.
Tout aussi révélatrice est l’ampleur géographique de ses campagnes, qui couvre toute l’Europe de l’Espagne à la Russie, en passant par l’Allemagne, la boucle du Danube et l’Italie du Nord, sans oublier en Orient l’Égypte et la Syrie. L’Empereur a encore fait son entrée dans toutes les capitales du vieux continent. Milan, Vienne (à deux reprises), Berlin, Madrid et Moscou.
Napoléon a été l’un des plus grands chefs de guerre de tous les temps.
Il savait aussi faire la part du calcul et celle de la certitude, apprivoiser le hasard...
Sa première arme était l'audace. Le jeune Bonaparte était un rêveur, qui se voyait en Jules César ou Hannibal. Il a emprunté avec fougue et une certaine révérence des symboles tel que l'Aigle de la Légion romaine pour sa « Grande Armée ». Mais avant de devenir un stratège d'exception, il avait dû se former : futur artilleur, il a fait ses armes à l'Ecole royale militaire de Brienne-le-Château puis à Paris, a entamé sa carrière d'officier sous Louis XVI et l'a poursuivie sous la Révolution. Il se fait remarquer à Toulon en 1793, lorsque, jeune capitaine, il se permet déjà d'émettre des réserves sur la tenue du siège.
C'est lors de sa première campagne d'Italie que son génie tactique se révèle. Il concentre ses forces et stupéfie l'ennemi par sa rapidité d'exécution. Il n'hésite pas, parfois, à s'exposer en première ligne. Lors de la bataille pour le pont d'Arcole en novembre 1796, il guide ses hommes, drapeau en main, sous la mitraille. Face au feu nourri des Autrichiens, il atterrira finalement dans la boue du marais. Mais l'acte de bravoure n'en marque pas moins les esprits...
Bonaparte électrise également une armée démoralisée, déguenillée, en proie à la famine. Il trouve d’emblée le ton qui caractérisera jusqu’à la fin ses ordres du jour :
« Soldats ! Vous n’avez ni souliers, ni habits, ni chemises, presque pas de pain et nos magasins sont vides. Ceux de l’ennemi regorgent de tout ; c’est à vous de les conquérir. Vous le voulez, vous le pouvez, partons ! ».
Dans maintes circonstances, comme au pont de Lodi, le petit général affiche un courage à toute épreuve, comme il l’avait déjà démontré devant Toulon.
Bonaparte se conduit encore en homme d’État. À la « cour de Mombello », il reçoit toutes les têtes pensantes de l’Italie du Nord. Il les éblouit par son insatiable curiosité, sa pénétration, le caractère fulgurant de son jugement.
En Egypte, il soigne de même sa réputation de conquérant, sur les traces d'Alexandre, en même temps que d'enfant des Lumières, soucieux des bénéfices scientifiques de son expédition.
Napoléon fut stratège jusque dans sa chute. Reclus à Sainte-Hélène à la fin de sa vie, il est le seul vaincu qui soit parvenu à imposer sa vision de l'histoire. En s'y réservant une place grandiose, méritée à force de victoires.
Napoléon est arrivé au pouvoir en peu d’années. Une révolution l’a enfanté, un Peuple l’a choisi, un Pape l’a couronné.
Il a agrandi les frontières de son Empire, comme Charlemagne et Louis XIV, et construit son Etat au centre de l’Europe.
Victor Hugo disait :
«Tout dans cet homme était démesuré et splendide. Il était au-dessus de l’Europe comme une vision extraordinaire.»