Scène Toulon
Bonaparte arriva à Toulon le 16 septembre 1793, où la situation était devenue critique : toutes les tentatives entreprises pour percer l'édifice stratégique anglais se sont révélées infructueuses. Le simple coup d'oeil, preuve indiscutable du génie, suffit à Napoléon pour prononcer une suggestion :"Toulon ne sera prise que lorsque l'escadre ennemie, menacée d'être bombardée à boulets rouges, sera forcée d'évacuer la petite rade". Ses chefs directs, notamment Carteaux, campent sur leurs convictions, et ne laisse pas le "capitaine canon" (sobriquet donné à Napoléon par ses supérieurs) mettre en pratique ses directives. Puis arrive au commandement un officier expérimenté, ancien cadet-gentilhomme du Roi, le général Dugommier, qui comprends le potentiel énorme de son artilleur. De ce fait, il lui donne carte blanche. Bonaparte exhorte ses troupes, couvre les régiments d'artillerie de surnoms propices à la motivation et au courage : "la batterie des hommes sans peur","la batterie des sans-culottes", etc. L'effet est immédiat. Le 12 novembre, le fort de l'Eguillette est pris, celui de Mulgrave, de Balaguier et de Faron le 17. Napoléon n'a plus qu'à ordonner de pilonner les positions anglaises. Si bien que le 19 décembre, les anglais du général O'Hara évacue le port de Toulon, laissant derrière eux 4 000 morts et prisonniers, ainsi que six navires détruits ou capturés.
Napoléon Bonaparte est arrivé à Toulon capitaine, il en repartira général. Il aura donc conquis quatre grades en quatre mois ; sa prochaine grande aventure se jouera en Italie...
Le siège de Toulon, la première grande victoire de Napoléon. La gloire est en marche, elle le mènera vers l'immortalité.