Empire

Général Morand

Référence : GLMORAND

Charles Antoine Louis Alexis Morand était un général de division français et lieutenant-général, comte, Pair de France, aide-de-camp de Napoléon Ier, colonel général des chasseurs à pied de la Garde impériale, commandeur de la Couronne de fer et de l'Ordre de Saint-Henri de Saxe ; né le 4 juin 1771 à Pontarlier et mort le 2 septembre 1835 à Paris.

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Général Charles-Antoine Morand

Boniface de Castellane (Maréchal de France en 1852) fit dans ses mémoires un portrait particulièrement élogieux de Charles-Antoine Morand aux côtés duquel il avait combattu pendant les guerres de l’Empire : “Homme distingué et de mérite dont la conduite sage et modérée lui fait des amis; il agit de manière à concilier tous les esprits; sa probité a toujours été reconnue; c’est un de nos généraux les plus distingués de la Grande Armée”.

Le jeune Charles-Antoine fait d’abord des études de droit qui le destinent au barreau, mais il se sent davantage attiré par la carrière des armes et n’hésite pas à s’engager au 2ème bataillon du district de Pontarlier devenu par la suite 7ème bataillon des volontaires du Doubs. Il est incorporé à l’armée du Rhin où il est rapidement élu capitaine le 9 août 1792, et à la fin du même mois, à Besançon, il est nommé Lieutenant-colonel, pour servir à l’armée du Nord où il se fait remarquer en septembre 1793 à la bataille de Hondschoote, village furieusement défendu par les anglais du général Cochenausen.

Morand, commandant l’avant-garde du général Vandamme, pénètre le premier dans le bourg incendié et fait preuve d’une valeur et d’un courage qui ne se démentira pas pendant 23 ans. Il va en effet servir à l’armée de Sambre et Meuse où le 7ème bataillon se signale à Ourthe et Aldenhowen, et où il va être blessé à la cuisse; il écrit cependant à son chef le général Bernadotte : “Puisqu’une campagne est sur le point de recommencer, j’oublie mes douleurs pour servir à nouveau ma patrie, les armes à la main!”.

En 1797, il est en Italie où la 88ème demi-brigade dont il fait partie est chargée d’occuper Rome et d’y proclamer la République. Avec Desaix, il participe à l’expédition d’Egypte, et est nommé général de brigade pour sa belle conduite à la bataille des Pyramides. Rentré en France, il passe par le camp de Saint-Omer en vue de l’invasion de l’Angleterre, puis intègre le 4ème corps de la Grande Armée sous les ordres du Maréchal Soult, qui, après la victoire d’Austerlitz, l’élève au grade de divisionnaire. Le Maréchal Davout lui confie alors une division dans son 3ème corps avec laquelle il fait toutes les campagnes de Prusse, de Pologne et d’Autriche et il reçoit à nouveau deux blessures, l’une à Auerstaedt, l’autre à Eylau. On le retrouve à la prise de Ratisbonne et à la bataille de Wagram.

Dans ses célèbres mémoires, le général Thiebaut, très souvent critique et acerbe envers ses compagnons d’armes, dira pourtant de Morand : “Il fut brillant comme chef de bataillon, supérieur comme colonel, distingué comme général... C’était un remarquable officier d’infanterie, et à ce titre il fut un des hommes qui ont le plus et le mieux fait la guerre !”.

En 1812, il est encore blessé à la bataille de la Moskova où il a la mâchoire fracassée par un éclat d’obus. Le général Bertrand le place à la tête de la 12ème division de son 4ème corps pendant la campagne de Saxe. Morand se rallie à l’Empereur qui le prend comme aide de camp aux Cent-Jours, et se distingue encore à Waterloo en reprenant le village de Plancenoit.

Exilé à la Restauration, il est condamné à mort par contumace en 1816, et ne rentre en France qu’un 1819. Réintégré dans l’armée par le roi Louis Philippe, il commande la 6ème division militaire, et est nommé pair de France.

Il meurt à Paris le 2 septembre 1835