Empire

Général Gérard

Référence : GLGERARD

Le comte Maurice Étienne Gérard est un maréchal de France, né à Damvillers le 4 avril 1773 et mort à Paris le 17 avril 1852.

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  • General Gerard etain

Maurice Etienne GERARD
Général Comte

            Napoléon, qui avait déjà nommé 26 maréchaux d’Empire lorsque s’ouvrit en 1815 la campagne de Belgique, terminée par le désastre de Waterloo, avait certainement l’intention, si son règne avait perduré, de nommer d’autres maréchaux choisis parmi les généraux les plus valeureux; il est plus que probable que Maurice Etienne Gérard aurait été de ceux-là. Les circonstances ont fait qu’il lui fallut attendre 1830 pour accéder à cette prestigieuse dignité.
            Notre futur Maréchal de France s’engage à 18 ans, volontaire dans les armées de la Révolution en 1792, et sert sous Dumouriez à Jemmapes. Puis il rejoint l’armée de Sambre et Meuse avec le grade de sous-lieutenant pour participer deux ans plus tard à la bataille de Fleurus. Le général Bonaparte, le chat botté de l’armée d’Italie, le remarque en 1797 et le nomme capitaine. Sa valeur reconnue l’amène à la fonction d’adjudant-commandant à l’état-major du général Bernadotte, dont il devient le premier aide de camp et au côté duquel il est présent en 1799 à la défense de Zurich.
            A Austerlitz, il est blessé avant de se couvrir de gloire pendant la campagne de Prusse à Schleiz, Halle et Lübeck, où sa belle conduite lui vaut les deux étoiles de général de brigade. On admire son caractère énergique, son courage et son intelligence qui n’ont d’égales que sa loyauté et sa délicatesse, lors de la campagne de Pologne en 1807, où il va se distinguer particulièrement à Eylau. A Wagram, en 1809, il commande la cavalerie saxonne comme chef d’état-major du 9ème corps de l’armée d’Allemagne, aux ordres du Prince de Ponte-Corvo, ce maréchal Bernadotte qui deviendra roi de Suède et de Norvège, sous le nom de Charles XIV. Ensuite, c’est l’Espagne où il brille à la bataille de Fuentes de Onoro, où malgré sa propre vaillance, le 5 mai 1811, sa grâce, le Duc de Wellington, défait l’armée du Portugal, commandée par Masséna, qui sera à la suite de cet échec remplacé par le maréchal Marmont, duc de Raguse. L’année suivante, le général Gérard reçoit sa troisième étoile, pour le courage qu’il montre en Russie, où on le voit faire le coup de feu à l’arrière-garde de la Grande Armée, avec le maréchal Ney, pendant la terrible retraite où tant de nos soldats périrent.
            Malgré plusieurs blessures reçues en 1813 au cours de la campagne d’Allemagne, notamment à la défense de Phalsbourg, il accompagne l’Empereur dans la campagne de France en 1814. Puis, à la chute de l’Empire, il est nommé par Louis XVIII, à la première Restauration, inspecteur général de l’Infanterie. Il se rallie néanmoins aux Cent-Jours à Napoléon qui lui donne le commandement du 4ème corps de l’armée de Belgique. Un témoin dira : “aucun corps n’était plus distingué que le sien, il montra avec quelle rigidité de discipline il voulait que ses soldats se conduisent. L’Histoire se joue parfois à quelque infime détail : si le général Gérard, appuyé par le général Vandamme, avait réussi à convaincre le maréchal Grouchy de marcher au canon le 18 juin 1815 et à faire sa jonction avec le gros de l’armée impériale, la bataille de Waterloo eut pu être une éclatante victoire. La bravoure de notre général de division en cette occasion ne fait aucun doute, car il est une fois encore blessé à Wawre.
            Député de l’Oise en 1827, ministre de la guerre et maréchal en 1830, il commande l’armée du Nord qui s’empare de la citadelle d’Anvers en 1832. En récompense, il est fait Pair de France, puis sénateur en 1852, l’année de son décès à l’âge de 79 ans.
            Guizot rendra hommage à son patriotisme en déclarant : “il discutait peu la politique qu’il servait, pourvu qu’elle ne l’écartât pas de son drapeau”!