Empire

Général Victor de Ghaisne, comte de Bourmont

Référence : GLBOURMONT

Louis Auguste Victor de GHAISNE, comte de BOURMONT, né le 2 septembre 1773 à Freigné, mort le 27 octobre1846 à Freigné. Général français du Premier Empire, et maréchal de France lors de la Restauration.

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À 16 ans, il entre au régiment des gardes-françaises avec le grade d'enseigne, émigre en 1791 avec son père et sert sur le Rhin comme aide de camp du prince de CONDÉ.

Passé en Vendée en 1794, il devint major général du vicomte de SCÉPEAUX, adjudant-général, et tint la campagne avec des fortunes diverses, jusqu'à la capitulation du 21 janvier 1800. Il se retire en Suisse, revient secrètement en France pour prendre contact avec PICHEGRU, puis se réfugie à Londres. D'Angleterre, il prépare activement les élections du 21 mars 1797, s'occupant d'organiser la propagande royaliste dans les départements de l'Eure, de l'Orne et des Côtes du Nord. Il se voit confier le commandement des troupes royalistes du Maine. À ce poste, il déploie une infatigable activité, organisant une campagne de propagande, dressant les plans d'une offensive, groupant ses hommes en "divisions", toutes formées sur un même modèle, précisant jusqu'au moindre détail. Déjà, chez le jeune comte de BOURMONT se manifeste cette compréhension des dispositions d'ensemble et ce souci de la préparation minutieuse qui devaient caractériser le conquérant d'Alger.

Débarqué en France en septembre 1799, il réussit à grouper une armée de 15 légions pour le Maine, le Perche et le pays chartrain. Un mois plus tard, il rentre en campagne et le 14 octobre, les troupes royalistes occupent Le Mans. Il conclut la paix avec le Premier Consul en 1800.

Compromis dans la conspiration de CADOUDAL, il fut arrêté par Joseph FOUCHÉ le 17 janvier 1801 et enfermé au Temple puis transféré à la citadelle de Besançon, il s'en évade le 5 août 1804 et part habiter le Portugal. Il y retrouve JUNOT en 1807 et lui offre ses services.
Il revint en France en 1809 avec JUNOT et l'armée du Portugal et se voit de nouveau incarcéré.

Mis en liberté en 1809, il sert dans l'armée d'Italie, puis en Russie avec JUNOT. Napoléon lui donna alors le grade d'adjudant commandant. Il fit la campagne de 1812, puis celle de 1813, où l'Empereur le nomma général de brigade pour sa belle conduite à Lutzen (il est atteint de deux blessures au passage du Wop et à Lutzen les 1er et 2 mai 1813).
En octobre, à la bataille de Leipzig, et dans la retraite qui suit, il se dépense sans compter et dans des circonstances où il unit la bravoure au sang-froid, et il ne lui reste plus, lorsqu'il arrive à Bingen le 2 novembre, que 300 hommes de sa brigade.

En 1814, enfermé dans Nogent s/Seine avec un millier d'hommes, il résista pendant deux jours (11 et 12 février) à 20 000 autrichiens. Cette belle défense lui valut le grade de général de division.

Les Cents-Jours

En 1815, aux Cents-Jours, lorsque l'Empereur revint en France, il se rallie d'abord à lui et est nommé sur sa demande au commandement d'une division du corps de GÉRARD. Mais, avant tout, il était français et royaliste. Ancien chouan, il s'est joint à l'empereur des français pour combattre pour la France, tant qu'il ne combattait pas contre les " Bourbons ".
Il repoussa l'Acte additionnel aux constitutions de l'Empire, rédigé à huis-clos, publié par le journal le Moniteur universel du 23 avril 1815, voté par plus de 1 500 000 suffrages et promulgué au Champ de Mars le 1er juin.
Aux armées, 320 voix seulement (contre 220 000) le repoussèrent. Cet Acte prononçait la déchéance des " Bourbons ". BOURMONT fut de ces 320 et dès lors, comment ne pouvait-il songer au départ ? Il pensait que son devoir était de quitter l'armée impériale, tournait les yeux vers Gand où Louis XVIII avait constitué le gouvernement royal. Il ne crut pas devoir rester fidèle à Napoléon et abandonna son commandement le 15 juin, la veille de la bataille de Ligny, trois jours avant Waterloo. Au moment de rejoindre Louis XVIII, il écrit à son chef, le général GÉRARD, pour lui donner les raisons de sa conduite : « Je ne veux pas contribuer à établir en France un despotisme sanglant qui perdrait mon pays, et il m'est démontré que ce despotisme serait le résultat certain des succès que nous pourrions obtenir. ».

À la rentrée des armées alliées en France, nommé commandant "extraordinaire" de la 16e division militaire, il souleva à la faveur de la cause royale les populations de la Flandre, s'empara de 17 villes; Lille, Dunkerque, Arras, Bapaume, etc., ferma leurs portes aux étrangers, préserva ainsi de l'occupation deux provinces et conserva à la France 4 000 canons, 40 000 fusils et 6 millions de francs.

À la deuxième Restauration, Louis XVIII, n'oubliant pas cet ancien chouan, le mit à la tête de la 6e division d'infanterie de la garde royale à Besançon, avec laquelle il fit en 1823, la campagne d'Espagne.

L'Algérie

Ministre de la guerre le 9 août 1829 dans le gouvernement POLIGNAC, il fit décider l'expédition d'Alger et en prit le commandement. Le 14 juin, l'armée aborda à Sidi-Ferruch, livra les 19 et 24 juin les deux batailles de Staouëli, et fit capituler Alger le 5 juillet.
Charles X envoya à Bourmont le bâton de maréchal de France.

Avant que l'avenir de la Régence ne soit fixé, BOURMONT va de l'avant, pousse jusqu'à Blida, fait occuper Bône et Oran dans la première quinzaine d'août. Le 11 août, le nouveau ministre de la guerre, le général GÉRARD lui communique officiellement la nouvelle de la Révolution de juillet. Mais le maréchal, ayant refusé de prêter serment au nouveau roi Louis-Philippe, fut considéré comme démissionnaire et remplacé le 3 septembre par le général CLAUZEL.
Là aussi, sa fidélité à Charles X et aux "Bourbons" l'oblige à l'exil. Il montre toujours, à bientôt 60 ans, son attachement à une cause qu'il croit juste.
Il accompagne en Vendée la duchesse de Berry et il cherchera, de l'étranger, à établir sur le trône de France Henri V, duc de Bordeaux, fils de la duchesse de Berry et petit-fils de Charles X..

Il se retira en Italie et conspira, en 1832, avec la duchesse de Berry, puis passa en Portugal et en Espagne où il soutint successivement les causes de don Miguel dont il commande l'armée, et de don Carlos; il est condamné à mort par contumace en 1833.

Amnistié, en 1840, ce fidèle royaliste a tout fait pour servir les représentants de la dynastie légitimiste et leur est resté fidèle dans l'adversité, il rentre en France.

Il meurt le 27 octobre 1846 dans son château de Bourmont, où il avait vu le jour.