Empire

Général Lacuée

Référence : GLLACUEE

Jean-Girard ou Jean-Gérard Lacuée. né le 23 décembre 1774 à Agen en Gascogne et mort le 9 octobre 1805 à Guntzbourg en Bavière.

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(17 Avis)

Il entre au service le 11 octobre 1792 comme sous-lieutenant dans le 80e régiment d'infanterie et est nommé capitaine à la légion des Pyrénées le 15 décembre suivant ; mais il refuse ce grade et continue de servir comme sous-lieutenant à l'armée des Pyrénées occidentales, où il fait les campagnes de 1792, 1793  en qualité d'adjoint aux adjudants-généraux.
Le rapport adressé à la Convention nationale  fait une mention particulière et honorable de cet officier. A la prise de la Croix-des-Bouquets, il est blessé d'un coup de feu au genou droit. Destitué arbitrairement par le représentant du peuple Pinette, il entre immédiatement comme simple soldat dans le 12e régiment de hussards et continue de servir à l'Pyrénées-Occidentales. Réintégré dans le grade de sous-lieutenant à la 128e demi-brigade d'infanterie de ligne, il est employé comme adjoint à l'état-major de l'armée de l'Intérieur, époque à laquelle il est nommé lieutenant-adjoint à l'état-major de l'armée d'Angleterre et attaché au cabinet topographique.
Embarqué avec l'armée d'Orient, il fait les campagnes  en Égypte et en Syrie. Le bâtiment que monte le lieutenant Lacuée ayant pris l'avance sur les autres, échoue et est attaqué par les habitants du village de Kmo-el-Scherif. Les Français soutiennent pendant quelque temps un combat intense, et parviennent à repousser leurs agresseurs et à remettre la canonnière à flot. Au cours de l'action, Lacuée reçoit une balle dans la mâchoire. Nommé capitaine-adjoint par le général en chef Napoléon Bonaparte , il est fait chef d'escadron au 24e régiment de chasseurs à cheval.
Rentré en France, il fait la campagne aux armées du Rhin et d'Italie et se distingue aux batailles de Moesskirch et de Marengo. Devenu aide de camp du Premier consul en récompense de sa conduite dans ces deux journées, Lacuée est chargé d'aller complimenter le général Melas après la signature de la convention d'Alexandrie et de lui présenter, au nom du Premier consul, un sabre turc rapporté d'Égypte. Melas, flatté de cette prévenance de son adversaire, dit au chef d'escadron Lacuée : « il me tarde que nous ayons la paix, à laquelle je vais contribuer de tous mes efforts, pour aller voir le général Bonaparte à Paris. Je le verrai, fût-il même en Égypte ». Nommé chef de brigade, il continue son service d'aide de camp auprès du Premier consul. Il prend le commandement du 59e régiment de ligne, qui fait partie du camp de Montreuil . Membre de la Légion d'honneur, et officier de l'ordre, il fait la campagne à la 3e division du VIe corps de la Grande Armée.
Cette division, commandée par le général Malher, marche à l'attaque des ponts sous Guntzbourg. Le colonel Lacuée se dirige  avec sa troupe vers les hauteurs qui dominent le village de Reisenberg. Ses soldats chassent l'ennemi de position en position. Lacuée, toujours à leur tête, est grièvement blessé, mais il poursuit ses succès et se porte rapidement sur la route de Guntzbourg à Nornheim. Maître de cette dernière position, il tombe frappé par une balle qui lui traverse le cœur. Les sapeurs accourent auprès de lui et le transportent au point où a commencé l'attaque. Il prononce alors ses derniers mots : « le régiment a fait son devoir, je meurs content ».
L'Empereur, voulant honorer la mémoire et perpétuer le souvenir de la mort du colonel Lacuée, ordonne que l'une des rues de Paris, qui doivent aboutir au pont d'Austerlitz, porte le nom de Lacuée.